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Tranche de merlan

Devenir marraine : pour que l'éducation progresse

9 Février 2016, 08:11am

Publié par LeMerlanFrit

Dans mon précédent article qui avait suivi les attentats, je vous faisais part de mon envie d'agir : mise en place de dons mensuels à des associations dont les thématiques me tiennent à coeur, mais aussi le parrainage d'un enfant.

On a tous en mémoire les spots TV pour encourager à parrainer un enfant. Il y en avait souvent quand j'étais petite, ça m'avait marquée, mais cela fait bien longtemps que je n'en ai pas vus. Mes parents ne l'ont jamais fait, j'ignore pourquoi. En tout cas ce point a manqué à mon éducation je trouve : on n'a jamais insisté auprès de moi sur la nécessité d'être solidaire. Je crois que je l'ai un peu développée seule, avec ma sensibilité. J'avais bien envisagé l'humanitaire un temps quand je cherchais ma voie au lycée, mais je m'étais ravisée, comme pour tout travail social, pensant vraiment ne pas avoir les nerfs assez solides.

Ces spots m'avaient marquée, j'y repensais de temps en temps (mais rarement malgré tout) en me disant que ça devait être chouette comme expérience. On aide un enfant quelque part dans le monde qui en a grand besoin, c'est le coeur même du sujet. Mais on vit aussi une aventure humaine. On ne fait pas juste un don qui rejoint une cagnotte qui sera utilisée sur diverses actions à travers le globe. On est en lien direct avec notre action, qui plus est avec une personne.

Je vous le disais l'autre jour, pour moi le meilleure moyen d'améliorer le monde dans lequel on vit, c'est par l'éducation des populations. Je vais y apporter ma contribution avec mes dons mensuels à Care (parmis des tas d'autres thématiques), mais j'avais aussi envie de quelque chose de plus concret. Les comptes-rendus des actions d'une association c'est bien, mais on a l'impression d'être une goutte d'eau et de n'apporter qu'une bien maigre contribution. Alors que voir le quotidien d'un enfant s'améliorer, constater ses progrès, son avenir qui se dessine et qui n'aurait jamais été tel sans notre aide, c'est énorme !

Devenir marraine : pour que l'éducation progresse

L'association que j'ai choisie, je ne la connaissais pas. Peut-être était-ce cette association qui avait des spots à la TV à l'époque, j'avoue ne pas m'en souvenir, mais son nom ne me disait rien. Je l'ai vraiment découverte sur le site que je vous indiquais dans mon précédent article qui indique le sérieux des associations. Son nom étant explicite ("Un enfant par la main"), j'ai consulté leur page.

Le parrainage n'est pas tout à fait celui que j'avais en tête : la cagnotte est collective. Ce n'est pas mon filleul qui recevra directement mon argent ou sa famille, il est destiné à sa communauté. Il servira, couplé à l'argent des autres marraines et parrains, à construire/rénover/aménager les infrastructures nécessaires à l'éducation, à la santé, à l'hygiène, la nutrition etc. Pour ces actions, l'association fait appel aux habitants pour qu'ils s'approprient les investissements qui sont faits, et sachent s'en servir en autonomie.

Finalement je trouve les arguments de l'association très bons. Avec cette méthode, on ne prend pas le risque que l'argent soit utilisé autrement par la famille, on aide toute la communauté du village, l'action est plus globale et plus pérenne.

Devenir marraine : pour que l'éducation progresse

Mais alors, en quoi est-ce qu'on est le parrain d'un enfant en particulier ? On va échanger par courrier avec lui, lui envoyer des cadeaux si on en a envie ; on va tisser un lien et en fait peu importe qu'il soit plus symbolique, il n'en reste pas moins une merveilleuse expérience humaine. L'association nous enverra un bilan des actions accomplies pour la communauté, mais aussi un rapport sur les progrès de l'enfant. Et puis, on peut également organiser un voyage pour aller à sa rencontre, l'association a l'air de maîtriser leur organisation à la perfection.

Il se peut qu'on ne parraine pas l'enfant très longtemps. Par exemple si par bonheur le programme est terminé et que la communauté dispose de tous les outils pour être éduquée, en bonne santé et prospérer. Si l'enfant déménage hors de la zone du programme, si sa situation s'est soudain améliorée et ne nécessite plus le soutien de l'association etc. On peut également nous-mêmes à tout moment arrêter, même si c'est dommage, au moins notre filleul ne subira pas les conséquences de plein fouet.

Si le parrainage vous pose des questions, la FAQ de l'association est très complète et je me ferais aussi un plaisir de vous répondre si je peux.

Devenir marraine : pour que l'éducation progresse

Avec "Un enfant par la main", la possibilité nous est donnée de choisir le continent de l'enfant : Amérique du Sud, Afrique ou Asie. Sur chaque continent, ce sont quelques pays qui sont aidés, au sein desquels quelques zones géographiques. J'ai pour ma part choisit l'Afrique : mon fiancé y a grandit presque 10 ans et c'est celui qui m'attire le plus aussi. Bon c'est un parrainage, pas une agence de voyage, donc à la limite je m'en fichais un peu.

On peut également choisir le sexe de l'enfant et là je n'ai pas voulu choisir. Je craignais que les filles soient souvent choisies puisque leur accès à l'éducation est plus souvent bafoué, mais que des petits garçons ne trouvent du coup pas facilement de parrain... Je préférais sincèrement que l'association fasse ce choix en fonction de leurs besoins.

Enfin il était demandé quelles langues on pouvait parler : j'ai donc précisé que je parlais aussi anglais. Sur les 4 pays d'Afrique où agit "Une enfant par la main", 2 sont francophones et 2 autres anglophones. Nous avons donc vu ensemble avec l'association pour que je sois portée sur un projet dans un pays anglophone, le Kenya. Tant qu'à faire, c'est toujours une place en plus pour des parrains et marraines qui ne parlent que français, des lettres en moins à traduire pour l'association, et une occasion de pratiquer pour moi.

J'ai appris au passage avec effroi qu'au Kenya, depuis plusieurs années, la mortalité infantile avait recommencé à progresser, de même que le nombre de points d'eau allait en diminuant. Cela signifie-t-il que l'aide humanitaire s'est émoussée ? Comme je vous le disais, je n'entends jamais mes proches et connaissances parler de leurs contributions à des associations, et je pense bien que c'est parce qu'ils n'en font pas. Mon interlocutrice à l'association m'a pourtant dit qu'ils avaient plus de filleuls que de parrains...

Devenir marraine : pour que l'éducation progresse

Le 17 novembre, j'ai fait les démarches en ligne, c'était simple et rapide. Mes clics en ligne ont suffit à mettre en place le virement automatique de 25 € par mois. Dans les heures qui ont suivi, j'ai reçu un coup de téléphone de l'association : pour me remercier, répondre à mes éventuelles questions, préciser le "choix" de l'enfant. L'accueil était très chaleureux, et j'en ai profité pour leur indiquer que je me tenais à leur disposition pour aider à traduire des lettres entre anglais et français, étant quasiment bilingue.

Le 19 novembre, le dossier de parrainage m'était envoyé et je l'ai reçu le 24. La pochette contient :

- un courrier du président de l'association,

- du papier à lettre pour écrire la première lettre à l'enfant,

- un dépliant qui donne des informations sur le pays avec un encart qui détaille la situation de la famille de notre filleul(e),

- une photo de lui/elle,

- un support magnétique où glisser ladite photo (qui a bien sûr rejoint mon frigo).

Devenir marraine : pour que l'éducation progresse

J'ai découvert le visage de ma filleule, née tout juste 20 ans après moi en 2007, une petite Rosemary à l'air espiègle et pleine de vie (vous comprendrez que je ne partage pas sa photo hein !). J'ai lu les quelques éléments sur sa famille, la description de la situation du pays... Et j'ai été très émue : de voir qu'on avait pu laisser la tendance à l'amélioration de ces pays s'inverser, et surtout, de réaliser qu'une nouvelle aventure venait de commencer.

 

Prochaine étape : la rédaction de mon premier courrier à Rosemary, mais j'ai dû attendre quelques semaines que la nouvelle lui parvienne, dans son petit village à près de 300 km de Nairobi, la capitale. En attendant, nous avons également reçu quelques jours plus tard un second dossier : celui de la filleule de mon chéri, qui s'est lui aussi lancé dans l'aventure...! :)

Êtes-vous familiers avec l'aventure du parrainage ? Ou seriez-vous tentés comme moi de vous lancer ? J'attends vos expériences et impressions :)

(j'ai un peu passé sous silence mon absence depuis tout ce temps mais c'est parce que je n'ai aucune excuse : j'ai plusieurs brouillons de prêts depuis des semaines, je rechignais juste à m'occuper des photos... sorry !!)

Commenter cet article

T
Je trouve ça fabuleux ! J'avais oublié ces spots à la télévisions ! Ça me revient complètement maintenant, c'est vrai qu'on n'en parle plus du tout, alors merci de le faire ici, tu me donnes vraiment envie de me lancer dans cette aventure !
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M
Pas de quoi ! Ca coûte si peu quand on y pense, 66% seront déduits de nos impôts. Renseigne-toi mais je crois sincèrement qu'on a rien à y perdre, beaucoup à y gagner :)